Cette fois, je vous présente une jeune entrepreneuse, Laetitia, installée au Japon, qui a lancé Folkeshi, sa boutique en ligne de kokeshi. Kokeshi est le nom donné aux poupées japonaises artisanales en bois. Elles ont été crées il y a 150 ans dans le nord du Japon par des artisans et constituaient des jouets pour les enfants des paysans ou des souvenirs pour les touristes. Laetitia parcourt le Japon pour chiner de magnifiques poupées anciennes. Elle a également lancé un blog pour parler de sa passion pour les kokeshi et vous pourrez d’ailleurs y trouver une petite interview de moi accompagné de photos de ma petite collection de poupées. Vous pouvez aussi suivre Laetitia sur Instagram !
Peux-tu nous dire quelques mots sur toi ?
Je m’appelle Laetitia, j’ai bientôt 30 ans, et je vis au Japon. Je suis très attachée à l’art et la culture, les valeurs humanistes. J’ai monté mon auto-entreprise il y a quelques mois, en marge de mon activité de prof de français.
Quel est ton parcours ?
J’ai fait des études de Management de projets culturels. Un master pointu mais ouvrant sur des métiers super intéressants ! J’ai travaillé en France dans une association, pour quoi j’organisais un festival de poésie contemporaine. J’ai quitté ce job quand mon compagnon s’est vu proposé un poste au Japon.
Peux-tu nous parler de Folkeshi ? Qu’est-ce qui t’a amené à te lancer ?
Folkeshi, c’est une boutique de kokeshi anciennes. Je les chine au Japon, je les identifie, et les vends sur ma boutique etsy. Je tiens également un blog d’information sur les poupées japonaises. En venant du Japon, j’ai quitté mes anciens projets, et j’étais prête à imaginer un autre travail, une autre carrière. C’est le pas le plus important, je crois ! Une fois que j’ai eu l’idée, et il a suffit de dégager suffisamment de temps de travail pour me lancer.
Pourquoi les kokeshis ?
La première raison, c’est que j’aime les kokeshis, esthétiquement, et j’aime aussi l’idée de l’artisanat, du savoir-faire qui se transmet de génération en génération. Commercialement parlant, il m’a semblé qu’il y avait une opportunité. Elles sont très appréciées en dehors du Japon, mais difficiles à trouver.
Qui sont tes artisans préférés ?
J’ai un (gros) faible pour Seiichi Suzuki, qui peint des visages parfaitement impertinents (style Hijiori) ; et je suis dingue du travail de Ikuo Okazaki, qui fait des poupées kokeshi de type Zao. Je visite son atelier le mois prochain, et j’ai hyper hâte !
Où trouves-tu les kokeshis que tu commercialises ?
Je cours les brocantes, les marchés aux antiquités, et parfois même les boutiques de seconde main dans mon coin du Japon : les préfectures du Gunma et du Tochigi.
Peux-tu nous parler de ta vie au Japon ? Depuis combien de temps y vis-tu ?
Je vis au Japon depuis 4 ans avec mon conjoint, et notre fils, né là-bas. On vit dans une « campagne urbaine » : il y a des rizières entre les maisons, mais c’est encore la ville avec ses autoroutes, ses (petits) immeubles, ses combinis et ses pachinko omni-présents. J’enseigne le français trois jours par semaine, dans un lycée et dans une entreprise. Le reste du temps est consacré à Folkeshi et ma vie de famille.
Qu’aimes-tu faire de ton temps libre ? Quels sont tes petits plaisirs au quotidien ?
J’adore lire. Etudiante, je lisais énormément – franchement moins aujourd’hui. Mais m’asseoir dans mon canapé avec un livre reste un plaisir fréquent, et un réconfort incroyable. J’aime aussi aller dans un café et regarder les autres gens…
De quoi aimes-tu t’entourer ?
De livres ! Je me sens chez moi là où il y a des bouquins. Même s’ils sont écrits dans une langue que je ne lis pas ! Si je regarde autour de moi, il y a aussi pas mal de photos… et de poupées kokeshi.
Quelles sont les kokeshis préférées de ta collection personnelle ?
Deux kokeshi créatives, l’une par Katase Kaihei, rencontré il y a deux ans, à la bouille très blanche, l’autre ultra mignonne par Usaburo, un atelier collectif que j’ai souvent visité dans le Gunma. Pour les traditionnelles, le choix est difficile ! Mais je dirai cette grande Tsuchiyu rayée, aux sourcils joints, qui me fait penser à Frida Kahlo, et que j’ai chinée cette année, et cette kokeshi atypique de type Akiu, un sous-genre du style Togatta, que je trouve juste extraordinaire : la fausse symétrie, la dureté des lignes géométriques et la douceur des yeux…
Quels sont tes futurs projets pour Folkeshi ?
Je vais organiser une vente d’une semaine sur Instagram, que de kokeshi neuves, achetées directement à des artisans que j’aime spécialement. Probablement en juillet. J’ai hâte !
Si vous aussi, vous avez craqué pour ces petites beautés, Laetitia vous offre un code promo : LESPETITESCHOSES, qui offre 15% sur sa boutique jusqu’au 20 juillet.